Et si on (re)mettait en mouvement notre écologie intérieure ?
Vous avez déjà eu cette impression un peu flottante de ne plus trop habiter votre corps ? Lorsque nos journées se résument à « métro-boulot-écran-dodo », notre lien à nous-même peut devenir aussi ténu qu’un filet d’eau en période de sécheresse. Et si, en plus, on ajoute à cela une actualité anxiogène sur l’état de notre planète, il y a de quoi se sentir déconnecté… de tout.
Mais bonne nouvelle : se reconnecter à son corps, c’est aussi une façon de renouer avec la nature. C’est même le point de départ de beaucoup de transitions durables ! Voilà pourquoi je vous propose un défi un peu particulier : une transformation physique sur un mois. Loin du cliché du « beach body » en 30 jours, on parle ici d’un retour à soi, à travers le mouvement, la respiration, l’alimentation et une conscience plus fine de notre écosystème personnel. Et comme toujours sur Com de Terre : sans pression, sans performance et avec beaucoup de curiosité bienveillante.
Le corps : premier territoire écologique
Avant d’embarquer dans ce petit défi, posons les bases. Dans un monde où l’on parle souvent d’impact environnemental, il est utile de se rappeler que notre premier « habitat », c’est notre corps. Il est à la fois la boussole, le véhicule et la sentinelle de notre bien-être. S’y reconnecter, ce n’est donc pas un luxe. C’est même un acte profondément écoresponsable.
Notre corps est en interaction constante avec le vivant : l’air que l’on respire, les aliments que l’on consomme, l’eau que l’on boit. Le connaître, l’écouter, le choyer, c’est apprendre à mieux respecter aussi ce qui l’entoure. Et c’est précisément ce que ce petit défi veut nous inviter à faire.
Un mois, quatre semaines, quatre dimensions
Plutôt que de foncer tête baissée dans un programme sportif intensif, je vous propose un itinéraire en quatre étapes, à raison d’un focus par semaine. L’objectif ? Installer de nouvelles habitudes durables, en douceur, et sans épuiser nos ressources (ni corporelles, ni psychologiques, ni écologiques).
- Semaine 1 : Se remettre en mouvement
- Semaine 2 : Nourrir son corps avec sens
- Semaine 3 : Respirer, ralentir, ressentir
- Semaine 4 : Habiter son corps dans l’environnement
Semaine 1 : Se remettre en mouvement
Pas besoin d’un abonnement à la salle ou d’un chronomètre vissé au poignet. L’idée ici, c’est de retrouver le plaisir de bouger. Parce que bouger, c’est la vie – littéralement. Et bonne nouvelle : le mouvement peut être un geste écologique.
Quelques pistes pour cette première semaine :
- Marcher au lieu de prendre la voiture, autant que possible. Votre bilan carbone dit merci… et vos jambes aussi.
- Redécouvrir le vélo – non comme une contrainte, mais comme une liberté.
- Faire du yoga, du Qi Gong, des étirements matinaux… même 10 minutes suffisent.
- Danser dans votre salon comme si personne ne vous regardait (et croyez-moi, personne ne regarde, sauf votre chat – et encore).
Un petit conseil que j’applique personnellement : se fixer une « promenade consciente » par jour. Sans téléphone, sans but précis, juste marcher, écouter, observer, respirer. C’est simple, mais ce petit moment quotidien peut vraiment changer la donne.
Semaine 2 : Nourrir son corps avec sens
Quand on parle de transformation physique, l’alimentation est souvent mise en avant – parfois de façon culpabilisante. Ici, pas question de régime miracle. Il s’agit plutôt de poser un autre regard sur ce que l’on met dans son assiette. Un regard nourri de plaisir, de sobriété, de saisonnalité… et de cohérence environnementale.
Voici quelques idées à explorer cette semaine :
- Adopter un repas végétarien par jour (ou plus, selon votre aisance).
- Cuisiner maison, à partir de produits frais et locaux, si possible bio.
- Redécouvrir les légumineuses, graines et céréales complètes – vos intestins (et les émissions de CO2) vous remercieront.
- Réduire le sucre et les aliments ultra-transformés, autant pour la planète que pour votre équilibre global.
Petit rappel : notre système digestif renferme une bonne partie de nos cellules immunitaires. Nourrir son intestin, c’est aussi cultiver sa résistance – intérieure et extérieure.
Semaine 3 : Respirer, ralentir, ressentir
Ah, le souffle… Ce mouvement vital que l’on oublie trop souvent. Pourtant, apprendre à respirer, c’est (re)trouver un ancrage, un calme, une écoute intérieure précieuse. Et dans un monde saturé de bruit, de tensions et de stress permanent, ralentir devient un véritable acte de résistance – écologique et existentiel.
Cette semaine, je vous propose d’explorer :
- Des séances de respiration consciente : 5 minutes matin et soir pour commencer.
- La méditation – même sous forme simplifiée : s’asseoir, fermer les yeux, compter ses inspirations.
- Les pauses écrans : couper les notifs et s’autoriser des bulles de vide.
- L’écoute fine de ses sensations corporelles : où est-ce que je ressens des tensions ? De la chaleur ? De la détente ?
Personnellement, j’ai intégré un rituel du soir : quelques étirements, respiration profonde, une tisane et extinction des feux numériques. Le tout sans oublier ma fidèle bouillotte aux graines de lin (zéro déchet, bien sûr).
Semaine 4 : Habiter son corps dans l’environnement
Pour cette dernière étape, on élargit le prisme. Parce qu’un corps sur-sollicité par l’urbain, privé de ciel étoilé et de parfum d’humus, finit par s’oublier. Notre corps a besoin de lien avec la Terre, au sens propre. Remodeler notre rapport au vivant, c’est aussi remodeler notre façon d’exister dans notre environnement.
Suggestions pour cette semaine :
- S’offrir un bain de forêt… ou au minimum, une connexion avec une parcelle de nature.
- Jardiner ou toucher la terre – même dans une jardinière sur le balcon.
- Marcher pieds nus sur l’herbe ou dans le sable : rien de tel pour « recharger » ses racines.
- Adopter un geste engagé : ramasser quelques déchets en balade, soutenir une AMAP, participer à une action locale.
L’idée, c’est de sentir que notre transformation physique ne s’arrête pas à notre peau. Nous sommes poreux, perméables à notre environnement. Et inversement, notre présence peut aussi soigner le monde, même modestement.
Un défi pour soi, avec les autres
Si l’idée d’un défi écoresponsable d’un mois vous séduit, pourquoi ne pas le vivre à plusieurs ? Proposez-le à vos proches, partagez vos ressentis sur les réseaux (avec le hashtag #CorpsEnTransition ?), ou tenez un petit journal de bord. Le fait de poser des mots, des photos, de suivre sa progression – même intérieure – aide à ancrer les transformations.
Et surtout, souvenez-vous : l’objectif n’est pas la perfection, mais le lien. Lien à votre corps, à vos rythmes, à votre respiration, à votre environnement. Parce qu’au fond, chaque geste fait avec conscience est un pas vers une écologie du vivant – et du vivant en nous.
On en reparle ? Que vous ayez tenté une ou quatre semaines, je serais ravie de connaître vos retours dans les commentaires. Ici, on célèbre les petits pas, les grandes prises de conscience… et toutes les occasions de danser sous la pluie.
À très vite, et prenez soin de vous – dans tous les sens du terme.
Julie 🌿