Un trésor caché dans nos casseroles : l’eau de cuisson du riz
On est nombreux à égoutter notre riz puis à verser l’eau de cuisson directement dans l’évier, sans y penser à deux fois. Pourtant, cette eau trouble et féculente est un petit trésor domestique insoupçonné, surtout si vous avez des plantes à la maison et l’envie de limiter vos déchets au quotidien.
Réutiliser l’eau de cuisson du riz, c’est à la fois bon pour vos plantes et bon pour la planète. Et en prime, ça évite de gaspiller une ressource précieuse : l’eau potable. Dans cet article, je vous explique pourquoi et comment intégrer ce petit geste écolo dans votre routine, sans prise de tête.
Que contient cette fameuse eau blanche ?
Quand on fait cuire du riz dans de l’eau, l’amidon qu’il contient se libère progressivement. C’est ce qui donne à l’eau cet aspect laiteux. Mais ce n’est pas tout : on y retrouve également des oligo-éléments, minéraux et traces de vitamines. Une combinaison simple, mais précieuse quand il s’agit de chouchouter vos plantes vertes ou votre coin potager.
En arrosant avec cette eau (refroidie bien sûr !), vous offrez à vos plantes un petit cocktail nutritif naturel, tout droit sorti de vos casseroles.
Pourquoi c’est bénéfique pour vos plantes ?
Avant de me lancer dans ce rituel, j’étais sceptique, moi aussi. Est-ce que ça allait vraiment faire une différence ? La réponse est oui – et voici pourquoi :
- Stimulation de la croissance : l’amidon présent dans l’eau favorise le développement des micro-organismes du sol, bons pour la santé des plantes.
- Apport en nutriments : même s’ils sont modestes, les minéraux et vitamines contenus dans l’eau de cuisson participent à renforcer les défenses des plantes et à améliorer la qualité du sol.
- Action douce et naturelle : pas de produits chimiques, pas de coûts supplémentaires, juste un peu d’eau amandonnée (et beaucoup de bon sens !).
C’est un soin d’appoint, idéal en complément de votre fertilisation habituelle, surtout si vous cherchez à limiter l’usage d’engrais industriels.
Attention, quelques précautions sont de mise
Cela dit, avant de transformer toutes vos casseroles en bassines d’arrosage, il faut respecter certaines règles pour ne pas faire plus de mal que de bien.
- Pas de sel : si vous avez salé l’eau de cuisson, évitez de l’utiliser pour vos plantes. Le sel est néfaste pour la terre et peut dessécher les racines. Optez systématiquement pour une cuisson sans sel si vous envisagez de réutiliser l’eau.
- Laissez refroidir complètement l’eau avant de l’utiliser, au risque de brûler vos plantes ou de perturber la microfaune du sol.
- Utilisez dans les 24 heures : comme toute matière organique, l’eau amidonnée fermente vite. Ne la stockez pas trop longtemps sous peine de sentir une odeur peu agréable…
Un petit truc que j’ai adopté : je place un pichet propre dans l’évier pendant que je rince mon riz, puis j’y verse l’eau de cuisson non salée. Une fois refroidie, direction le balcon, pour arroser mes bégonias et mon basilic.
Quelles plantes apprécient l’eau de cuisson du riz ?
Bonne nouvelle : la plupart des plantes d’intérieur et les légumes d’un petit potager tolèrent très bien ce type d’arrosage occasionnel.
- Plantes d’intérieur feuillues comme les pothos, ficus, calathea ou monstera : elles apprécient les arrosages doux, sans engrais chimiques fréquents.
- Herbes aromatiques : le persil, le basilic et même la coriandre ne diront pas non à ce petit apport nutritif.
- Plants de tomates ou de courgettes : au jardin ou sur le balcon, ils bénéficient aussi de ces arrosages enrichis, surtout en période de floraison.
En revanche, les plantes succulentes (comme les cactus) ou les plantes qui préfèrent les sols très secs, hum… disons qu’elles ne sont pas grandes fans d’humidité persistante. Donc ce n’est pas à elles qu’il faudra réserver ce traitement royal.
Une astuce de plus pour réduire ses déchets
Réutiliser l’eau de cuisson du riz s’inscrit pleinement dans une approche zéro déchet et résiliente. Pas besoin d’un investissement coûteux ou de se transformer en expert en permaculture : c’est un geste simple, presque invisible, mais qui fait toute la différence sur le long terme.
Quand on pense que chaque litre d’eau potable utilisé pour rien représente un petit trou dans la barque écologique… eh bien, autant l’utiliser deux fois plutôt qu’une, non ?
Et entre nous, c’est aussi un joli moyen de raconter une histoire aux enfants autour d’un geste durable, en leur expliquant pourquoi on n’envoie plus l’eau du riz à l’évier. Curiosité garantie !
Envie d’aller plus loin ? D’autres eaux de cuisson à valoriser
Si cette astuce vous plaît, bonne nouvelle : l’eau de cuisson n’est pas précieuse que pour le riz. D’autres eaux méconnues méritent également d’être valorisées :
- Épluchures de légumes : en cuisant vos épluchures bio, vous obtenez un bouillon nutritif pour le jardin.
- Eau de cuisson des pâtes : non salée, elle contient aussi de l’amidon bénéfique.
- Eau des légumineuses : utilisée avec parcimonie, elle peut améliorer la fertilité du sol de certaines cultures (attention aux odeurs, cependant).
Souvent, on jette sans même se poser la question. Et pourtant, la nature ne jette rien : elle transforme, elle recycle, elle infuse. C’est une belle leçon d’humilité, et une source inépuisable d’astuces rustiques mais réjouissantes.
Petit rituel du quotidien : comment intégrer facilement ce geste ?
Je vous partage ici une petite routine testée et approuvée à la maison :
- Cuisez votre riz sans sel (le goût n’en souffre pas, promis).
- Versez l’eau de cuisson, une fois tiède ou froide, dans une carafe dédiée.
- Utilisez-la pour arroser une fois par semaine vos plantes non grasses.
- Gardez un œil sur le comportement du feuillage : trop d’amidon peut parfois créer une fine couche sur le sol, que vous pouvez gratter doucement à la main.
Et l’air de rien, vous aurez économisé quelques litres d’eau, nourri vos plantes et allégé – un tout petit peu – votre empreinte écologique. C’est ce genre de micro-geste qui, répété par beaucoup, peut tout changer.
Chez moi, le riz fait aussi pousser les fleurs
Je ne sais pas vous, mais moi, il y a quelque chose de magique dans cette idée que les restes de notre assiette peuvent nourrir autre chose que nos estomacs. Envers et contre les injonctions de surconsommation, chaque récupération devient un petit acte de résistance joyeuse et silencieuse.
Et puis, il y a aussi cette satisfaction douce de ne pas avoir gaspillé. Comme si notre cuisine devenait un prolongement discret du jardin, même en appartement. Un écosystème miniature, où chaque chose trouve sa seconde vie.
Alors la prochaine fois que vous préparez du riz, posez-vous cette simple question : et si mon eau de cuisson servait à faire pousser autre chose que mon appétit ?
C’est dans ces petites réflexions que naissent les grands changements.